Зодчество Древней Руси

Long de plus de deux siecles, le joug tatar mit un frein brutal ii l'essor economique et culture( de la Russie. Cette cpoque voit cependant se preciser l'idee de l'unite nationale, de la formation d'un pouvoir russe centralise avec autorite renforcee de l'Etat et l'on va voir cet ideal s'imposer peu ii peu dans les spheres les plus differentes de la vie publique, arts et architecture compris. Lil encore, les monuments de Vladimir-Souzdal, de Pskov-Novgorod et de la haute Moscovie en temoignent d'abondance. L'unification progressive des apanages princiers sous l'egide de la principaute de Moscovie et la formation d'un pouvoir centra lise creent les prealables d'une civilisation artistique panrusse. Parallelement on voit continuer ii se developper les ecoles et les courants locaux tels que les ecoles d'architecture particulierement typiques de Pskov-Novgorod. Vladimir-Souzdal. Iaroslavl. Riazan et beaucoup d'autres. L'architecture civile gagne en im portance, ('expression artistique evolue constamment. II reste que le caractere national de l'reuvre batie de l'epoque de la creation de l'Etat russe centralise se manifeste avec un brio egal a celui des epoques precedentes. Les historiens, les architectes et les critiques d'art sovietiques attachent le plus grand soin ii l'etude et ii la restauration du patrimoine historique. Des travaux particulierement importants ont touche la reconstitution des chefs-d'reuvre impitoyablement detruits par I'occupant fasciste pendant la deuxieme guerre mondiale. Les monuments historiques de l'ancienne Russie ont ete declares par le gouvernement de l'U.R.S.S. propriete inalienable du peuple et font l'objet d'une protection speciale de l'Etat et des citoyens.

veilles des compagnons de la gente russe ». L'Allemand Theophile ( X I • s.) note dans son traite Sur /es corps de metiers que de tous les pays d'Europe et d'Orient la Russie se distingue tout parti culierement quant ii la qualite et la diversite de son artisanat, notamment les ors rehausses d'email et ('argent niele. De fait une production artistique des plus variees, toute sorte d'objets menagers et d'armes etaient un important article d'exportation russe. L'architecture occupait tout naturellement la premiere place parmi les arts nationaux. Le don exceptionnel qui a toujours distingue le peuple russe en ce domaine trouva ii se manifester des les epoques les plus hautes. Cette observation a ete faite ii maintes reprises par les voyageurs, les savants, les diplomates et autres temoins de ce temps. Tous s'accordent ii relever le nombre inhabituel de cites importantes qu'ils trouvaient en Russie. Celle-ci n'etait pas designee autrement que Gardarika, le pays des villes. Ajoutons qu'au XI• siecle le prince Oleg de Kiev donna ii sa ville le titre de « Mere des cites russes », ce qui corrobore le temoignage des etrangers. La profonde inegalite sociale qui caracterisait la societe de classe feodale de ce temps se reftete comme dans un miroir dans ('architecture. Le contraste etait saisissant entre la grande cons truction des classes au pouvoir et le domaine bati des petits citadins et des paysans. Execute en materiaux perissables, celui-ci a· presque completement disparu. Aujourd'hui, on ne peut plus guere juger de ('architecture medievale qu'au vu des edifices en dur, principalement voues au culte. La grande architecture des XJ•-XJJ< siecles visait le prestige, s'attachant ii proclamer l'idee de la puissance de l'Etat russe unifie. Meme ii nos yeux de modernes des constructions comme la cathedrale Sainte-Sophie de Kiev (1037), son homonyme de Novgorod (1052) ou la cathedrale de la Dormition de Vladimir (1158) sont des edifices colossaux. Afin d'accentuer le message ideologique, ces edifices culturels s'ornaient d'une profusion de fresques, de mosaiques, de pierres sculptees. Une construction aussi importante et somptueuse, d'une qualite d'execution excep tionnelle, d'un parti structure( toujours tres pur ne s'explique qu'en considerant le role mondial joue ii cette epoque par « l'em pire des Ruriks », pour user d'une expression chere ii Karl Marx. Au-deli! de leur signification purement culturelle, ces monuments remplissaient une fonction publique de tout premier plan et servaient de toile de fond aux grands actes politiques. L'eglise chretienne (rappelons que la christianisation de la Russie se place en 988-989) appuyait de toute son autorite le regime social en vigueur. L'Etat kievien eut une existence relativement breve. Des le XI• siecle ii se morcelait en une serie d'apanages independants, les principautes de Tchernigov, Smolensk, Novgorod, Vladimir Souzdal, Tver et quelques autres. On sait que le morcellement feodal fut une constante du developpement historique europeen; en Europe de l'Est, ce phenomene fut accelere par l'invasion mongole.

Mikhail Tsapenko

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